L'islam radical et la normalité
Par Helios, le 14 décembre 2006
L'islam radical en occident est en quête de la normalité, mais il ne s'agit pas pour lui de s'inscrire comme élément additionnel à l'identité culturelle de l'occident, si c'était là son but il n'aurait pas cultivé à ce point les barrières et les particularismes. Aussi paradoxale qu'elle puisse paraître, c'est une normalité de rejet que l'islam radical recherche, en d'autres termes il poursuit l'objectif de légitimer en occident sa position de rejet des valeurs de la civilisation occidentale.
Les questions que se posent les occidentaux quant à la compatibilité de l'islam avec leur civilisation, n'effleurent même pas l'esprit des musulmans radicaux souvent décrits comme "modérés", ces derniers revendiquent sèchement l'originalité absolue de leur croyance et affirment l'incompatibilité de l'islam avec leur société d'accueil au nom de la supériorité morale de l'islam. Selon eux l'occident corrompu n'a aucun mérite de les accueillir, d'ailleurs s'il n'était pas convaincu de la supériorité de l'islam les auraient-ils accueillis? La gratitude est donc exclue de leur discours à la fois lénifiant et revendicateur.
La psycho-pathologie de l'islam fanatique comprend donc des éléments structurants lui permettant de s'établir, de fonctionner et de se perpétuer dans l'environnement où elle évolue. Un de ces éléments est l'absence totale de sentiment de culpabilité à l'égard de l'occident même dans le cas d'actes violents, quand les imams interviennent à la demande des autorités auprès des "jeunes" des banlieues pour que cessent les violences et le désordre, ils s'abstiennent soigneusement de leur faire la morale et se contentent de jouer le rôle "d'intermédiaires", ils ne se privent même pas de dénoncer au passage la police responsable selon eux de provocations. Les actes terroristes ne sont jamais dénoncés, c'est à peine si les fondamentalistes s'en dissocient, non sur le plan moral mais uniquement à cause de leur effet délétère sur l'image de l'islam en occident.
L'absence de sentiments de culpabilité à l'égard des incroyants s'accompagne de mépris à leur égard, le tout repose sur des assises religieuses comme en témoignent les versets du coran ayant trait aux relations avec les infidèles et les "gens du livre" ces derniers étant contraints de payer la taxe ou la rançon en s'humiliant. De plus l'envie découlant de l'infériorité des musulmans sur les plans économique et social nourrit leur ressentiment et leur agressivité.
Autre élément structurant de la psycho-pathologie est la contestation, elle consiste entre autres à récupérer à son profit l'activisme de la gauche. L'opposition à l'occident se déguise avec les thèmes anticapitalistes, anticolonialistes, antimondialistes, antisionistes et antiaméricains, ce faisant les islamistes se positionnent comme "alliés naturels" de la gauche tout en obtenant en contrepartie sa neutralité sur les chapitres de la laïcité, de la liberté d'expression et des droits des femmes. Ce marché de dupe (pour la gauche) permet à l'islam de se donner à très bon compte une "assise morale" sans la moindre concession à la société d'accueil.
La manipulation est une autre composante de la psychopathologie. Elle consiste à exiger dans un premier temps des privilèges au nom du respect de la différence et de l'exception religieuse, en les octroyant la société d'accueil croit donner des preuves de son ouverture et de sa volonté d'intégration. Mais ces privilèges servent plutôt à consacrer le clivage entre les musulmans radicaux et la société d'accueil, les tensions qui en découlent sont alors dénoncées comme autant de signes d'islamophobie et d'intolérance permettant aux islamistes de se positionner comme victimes et justifiant ainsi la revendication de privilèges supplémentaires. La manipulation peut dans certains cas prendre la forme du chantage ou de la menace comme dans l'affaire des caricatures, le gouvernement qui ne se plie pas à la volonté des chefs religieux radicaux risque alors d'en payer le prix.
Cette normalité de rejet est indispensable à l'islam radical dont la survie en milieu occidental est loin d'être assurée en cas d'ouverture même minime. Les psycho-pathologies collectives ont besoin d'un espace qui leur est propre, espace physique si possible mais surtout espace psychologique, toute idée d'échange ou de compénétration avec l'hôte doit être repoussée, les activités extérieurs à cet espace (activités politiques et sociales) n'ont pour but que de le protéger contre toute intrusion (idées, échanges, mode de vie). Tout en se donnant l'image de participer à la vie de la cité, l'islam radical s'exclut de celle-ci.
Plus une pathologie est sérieuse plus elle fait preuve d'habileté dans sa stratégie de survie. Dans la poursuite de cette normalité de rejet l'islamisme ne se prive pas d'établir des alliances, la diversité des courants sociaux et idéologiques lui permet de soutirer de la plupart l'appui dont il a besoin en faisant valoir les "points communs" qu'il "partage" avec eux. C'est ainsi qu'il a réussi à trouver des appuis non négligeables au sein de l'Église catholique tout en poursuivant contre le christianisme ses diatribes virulentes.
Malgré les succès enregistrés jusqu'à présent, la position de l'islam radical demeure fragile, les seules avenues qui s'offrent à lui dans le long terme sont le maintien du statut quo ou la montée constante en puissance, cependant elles dépendent largement de l'absence de réaction majeure des sociétés occidentales. Une stratégie qui repose principalement sur l'acceptation de l'adversaire de se laisser envahir pave invariablement le chemin au conflit, attendu qu'elle ne tient pas compte des changements d'attitude et de politique qu'elle pourrait susciter.
Pour un observateur neutre et attentif, les risques de conflits augmentent avec le temps, il est important de tout mettre en oeuvre pour les prévenir; une prise de conscience de ces risques est le premier pas vers l'établissement de plans d'action à moyen et long terme visant à assurer l'avenir de la société occidentale et la survie de ses valeurs.
