Ségo la démago
« La droite ignore la misère des SDF. Quand je serai Présidente, je leur apporterai ma compassion, c'est ça, le socialisme ».
Ségolène Royale
Avec la gauche, le cliché se substitue à la pensée. Madame Royale, ce n'est pas de la compassion qu'on attend du futur président, mais de la compétence. La pauvreté est le résultat de l'aveuglement et de l'incompétence partagés à gauche comme à droite. Alors cessez de nous imposer ces lamentables clichés.
La pauvreté progresse inéluctablement en France parce que ce modèle social génère une inflation de prélèvements que les gouvernements s'efforcent de rendre indolores alors même qu'ils détruisent peu à peu les mécanismes économiques endogènes de création de richesse ; parce que ce modèle social constitue un puissant attracteur générant une immigration de droits sociaux dont le financement génère de la dette ; parce que ce modèle social français, qui devait nous protéger de la pauvreté et de la précarité tellement décriées quand on la voit en Angletterre ou aux USA, fait fuir les plus actifs d'entre nous générant une fuite du patrimoine économique hors de l'hexagone que plus rien ne pourra arrêter.
Depuis plus de trente ans, la gauche comme la droite a contribué à cet état de fait de sorte qu'il est révoltant de voir la classe politique pleurer sur la précarité et la pauvreté grandissante. C'est de l'indécence.
Les économistes sont les premiers à se poser les problèmes de la pauvreté. Mais dès qu'ils pointent un problème susceptible de briser l'économie, ils se font railler ; on les traite de déclinologues. Pire : on les laisse prêcher dans le désert de l'indifférence. Mais maintenant, on parvient difficilement à cacher 30 ans de croissance molle et de dérive des comptes publics dans un contexte de décrochage technologique qui nous condamne à ne pas pouvoir suivre le train des innovations. De la même manière que, après 18 ans de croissance à deux chiffres, on constate maintenant que la Chine devient un pays riche et puissant. Au même moment, on ne parvient pas à maintenir notre niveau de richesse, et notre puissance se transformera peu à peu en impuissance.
La gauche fait mine de venir au secours du plus faible pour faire barrage à la droite dont sa politique aurait mis les gens dans la rue. Comment encore croire à cette fable ? La droite et la gauche sont complices d'une dérive structurelle grave faute d'avoir remis en cause cette trajectoire qui nous conduit depuis 1981 à la collectivisation de notre économie.
Le XXe siècle fut pourtant sans appel : partout où l'économie fut collectivisée, elle fut dans le même temps ruinée. Voilà pourquoi la pauvreté progresse.