Le Bien et le Mal
Je le disais dans l'article "Opinion, analyse, morale" : ceux qui détestent la morale lui créent une exclusivité : judéo-chrétienne, occidentale, blanche... Ceux qui lisent l'histoire avec le coeur sec des scientifiques de laboratoires lui inventent un âge : les "serfs" du Moyen Age ? Ils n'étaient pas si malheureux que ça, après tout, ils ne savaient pas ce qu'étaient la démocratie et se contentaient de ce qu'ils avaient. Ils aimaient leur suzerain, point à la ligne. Les mêmes théoriciens de l'immoralité reprennent ce discours pour le Moyen Orient aujourd'hui : ces Arabes ne veulent pas la démocratie, puisqu'ils ne la connaissent pas. Leurs femmes ne souhaitent pas la liberté, puisqu'on les en prive. Et quand les coeurs brimés font la queue, en janvier, en octobre, en décembre, dans un Irak libéré, pour jouir de ce droit, les belles âmes s'en émeuvent. Quoi ? Ces paysans d'Irakiens et d'Afghans, ils voudraient la même chose que les descendants de Vercingétorix et de Clovis ? Quelle faute de goût !
Les gauchos détestent la morale. Quand la collectivité dicte, ils exigent que l'individu se plie. Ils voudraient tant que cet individu s'écrase devant la pensée unique, comme les promoteurs de la Révolution Française qui coupaient toutes les têtes qui dépassaient.
Dans ce contexte, les notions de Bien et de Mal font sourire les idiots utiles et effraient la police de gauche. J'oserais placer au-dessus de tout la notion de Bien ?! Oui. Telle un phare, elle guide mes pas, mes pensées. Je ne pourrais louer un islamikaze ni relativiser les souffrances des victimes de Saddam en manifestant pour le parti Baas parce que je m'écarterais de ce Bien. Tant que faire se peut, je voudrais, non pas être quelqu'un de bien" mais "quelqu'un du Bien". Les néoconservateurs ont été giflés par la réalité, réveillés dans leur torpeur par ces notions si claires pour quiconque veut les regarder.
Le Bien ? ce qui respecte les droits de l'individu, dissocie le criminel de la personne du Bien, étend la liberté, réchauffe le coeur et illumine l'esprit, tout en étant farouchement ancré dans le reél. Dans ses rangs, la mondialisation, la liberté, l'intelligence, la foi, le respect, l'ambition, la générosité.
Le Mal ? ce qui bafoue les droits inaliénables de l'individu, ce qui enferme la liberté d'expression, torture, massacre, ment, fanatise et qui théorise à partir de bases qui sont empiriquement incorrectes. Dans ses filets, le collectivisme, l'utopie égalitaire, le fanatisme religieux, la peur du progrès, le politiquement correct.
Rousseau le disait : l'homme naît avec les conceptions du Bien et du Mal. A mesure qu'il grandit, il apprend à les discerner plus clairement. Nul homme, quelle que soit son origine, ne peut clamer "je ne savais pas que tuer, violer ou mentir était mal". Il le sait. La société, si elle peut atténuer ces notions, ne peut jamais les détruire. Les gauchos peuvent bien vomir leur haine, la lueur brillera toujours, inflexible. Exemples authentiques : selon l'otage Fanny Kelly, un Indien, membre de la tribu très primitive des Sioux, avait quitté ses congénères alors que ces derniers massacraient des enfants de pionniers. Cet Indien, dans ces plaines immenses, à un stade d'évolution quasi nul, savait, au fond de lui, que ce que sa tribu faisait et encourageait à faire était honteux. Il le savait. Nul n'était venu le lui apprendre. Un siècle plus tard, des SS vomissaient dans les toilettes de leur cantonnement, à l'extérieur du camp de concentration d'Auschwitz-Birkenau. Ils venaient d'entendre leurs noms prononcés à la BBC, au cours d'un programme dénonçant l'horreur du génocide. Ils savaient, là encore, que ce qu'ils avaient fait. Malgré dix ans de fanatisme, il leur restait la conscience de leurs actes. La conscience que le jugement viendrait.
"Lorsque vous voyez venir les nuages de l'Orient, vous vous dites : la pluie vient. Et quand vous voyez le ciel s'éclaircir en Occident, vous pensez : il va faire beau. Et cela arrive. Hypocrites ! Vous savez lire le ciel et la terre. Pourquoi ne savez-vous pas discerner de vous-mêmes ce qui est juste? Jésus-Christ (Luc, 12, 54-56)