Le jeu de dupe de l'Iran
Article repris de http://www.iran-resist.org/article2513 Réponse ambiguë à une demande non ambiguë : c’est ainsi que l’on peut résumer la réponse des mollahs à l’offre d’une aide en contrepartie à la suspension de son programme d’enrichissement de l’uranium. Toute l’ambiguïté de Téhéran ressort de son offre, le régime des mollahs ayant proposé d'entamer des négociations sérieuses alors même que le Conseil de Sécurité devrait se préparer à prendre des sanctions à son encontre. Téhéran a donc envoyé une réponse écrite pour offrir une « nouvelle formule », sans toutefois révéler publiquement les détails de cette nouvelle formule. Larijani, le négociateur en chef du régime des mollahs a transmis ce message à l’ambassadeur en Iran de la Grande-Bretagne, ainsi qu’à ses homologues Français, Russe, Chinois, allemand et Suisse (qui représente les intérêts des USA en Iran). Le long document présenté demande « une analyse détaillée et prudente », selon J. Solana : nous devons donc nous attendre à de nouveaux délais et de nouvelles discussions qui ne tarderont pas à diviser les protagonistes de l’Iran. Solana n’a par ailleurs donné aucun détail sur l’offre déposée par Téhéran. L’ambassadeur américain à l’ONU, John Bolton, a lui aussi mentionné qu’il étudierait en détail l’offre déposée, mais que les États-Unis n’hésiteraient pas à imposer des sanctions si elle ne correspondait pas aux termes définis par la communauté internationale. En même temps la république islamique d’Iran exclut tout arrêt de son programme d’enrichissement d’uranium, qu’il juge légitime. D’ailleurs, l’ayatollah Khamenei, guide suprême, a déclaré à la télévision d’état que le pays récolterait bientôt les fruits de ses efforts dans ce dossier. On craint le pire. A moins que ce ne soit les sempiternelles déclarations délibérées pour envenimer les débats et pousser les Européens à un consensus munichois. Lundi, la même chaîne de télévision d’état rapportait que la république islamique s’apprêtait à aller de l’avant dans le dossier nucléaire. Par exemple, Téhéran inaugurera bientôt son plan d’eau lourde situé à Arak. L’eau lourde est utilisée pour ralentir les neutrons et les faire réagir avec l’uranium. Comme on peut le constater, Téhéran, fidèle à sa politique qu’il mène depuis des années souffle alternativement le chaud et le froid, reprenant l’initiative qui lui avait échappée récemment. Ainsi le régime des mollahs s’octroie un délai supplémentaire qu’il mettra à profit pour continuer ses programmes nucléaire, terroriste, militaire et médiatique.
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