Les liens entre l'Irak de Saddam Hussein et le terrorisme (1992-2003)
A - Introduction :
Deuxième raison invoquée par la coalition menée par les États-Unis d'Amérique pour déclencher la guerre en Irak en 2003, les liens entre l'Irak et le mouvement terroriste Al-Qaeda ont été remis en doute depuis. De nombreuses affirmations indiquent que le régime de Saddam Hussein a eu des liens avec Al-Quaeda et le terrorisme islamiste.
L'erreur initiale vient d'une mauvaise interprétation de la Commission d'enquête du 11 septembre par le journal le New York Times. La Commission a dit qu'il n'y avait pas de "complot apparent entre Saddam Hussein et Al-Quaeda en vue d'une attaque contre les Etats-Unis d'Amérique". Le New York Times en a conclu à tort qu'il n'y avait pas de liens du tout (un erratum est paru à ce propos dans le quotidien).
B - Paroles d'officiels
Ces liens ont pourtant existé, et ont été confirmés par des sources officielles :
"Nous n'avons jamais remis en doute les liens entre l'Irak et Al-Quaeda"
Thomas Kean, président de la Commission d'Enquête du 11 septembre, 22 juillet 2004
http://www.weeklystandard.com/Content/Public/Articles/000/000/004/357lnryy.asp
"Il y avait des liens entre Saddam et Al-Quaeda, certains plus ténus que d'autres, mais ils existaient"
Thomas Kean, président de la Commission d'Enquête du 11 septembre, 22 juillet 2004
http://www.telegraph.co.uk/opinion/main.jhtml?xml=/opinion/2004/06/20/do2001.xml&sSheet=/opinion/2004/06/20/ixopinion.html
"Le gouvernement de Saddam a aidé à la création d'Al-Quaïda en Irak, en coordination avec d'autres groupes terroristes, aussi bien musulmans qu'arabes. Les services secrets irakiens avaient des liens avec ces groupes par le biais d'une personne appelée Faruq Hajizi, plus tard ambassadeur de Turquie, arrêté durant la chute du régime alors qu'il essayait d'entrer dans le pays. Les agents irakiens aidaient les terroristes à entrer dans le pays et les dirigeaient vers le camp d'Ansar Al-Islam, dans la région d'Halabja."
Premier ministre irakien Iyad Allawi, 23 mai 2005
http://www.adnki.com/index_2Level.php?cat=Terrorism&loid=8.0.169852178&par=0
"Cette administration n'a jamais dit que les attentats du 11 septembre ont été orchestrés par Saddam et Al-Quaïda. Nous avons dit qu'il y avait des contacts entre Saddam Hussein et Al-Quaïda. Par exemple, des agents secrets irakiens ont rencontré Ben Laden, le chef d'Al-Quaïda, au Soudan. Il y avait des liens entre l'Irak et Al-Quaïda."
Président George W. Bush, Maison Blanche, 17 juin 2004
http://www.freerepublic.com/focus/f-news/1155229/posts
C - Le terrorisme palestinien
1) Saddam Hussein promettait 25 000 dollars aux familles des kamikazes palestiniens.
2) L'ancien terroriste Abou Nidal a été assassiné en août 2002 à Bagdad, où Saddam Hussein lui avait offert refuge.
3) En mars 2003, la coalition a arrêté un autre grand terroriste des années 1990, Abbou Abbas.
4) La capitale irakienne avait été choisie comme emplacement des bureaux stratégiques des Brigades d'Al Aqsa, des Brigades Al-Houari, du Hamas et du Hezbollah.
D - Les liens entre le régime de Saddam Hussein et Al-Quaïda
1) Les contacts entre Ben Laden et Saddam Hussein ont commencé en 1992 au Soudan.
2) Le leader extrémiste Abou Moussab Al-Zarkaoui aurait été soigné dans un hôpital de Bagdad en 2002, avant d'habiter dans la capitale, d'où il aurait supervisé un attentat en Jordanie.
3) Les inspecteurs de l'ONU ont découvert un camp terroriste de Salman Pak à 24-30 km au Sud-Est de Bagdad, où l'on entraînait des terroristes, notamment à détourner des avions, avec du matériel fourni par le parti Baas.
4) De nouveaux documents montrent que des camps semblables existaient à Ramadi et Samara. Près de 2'000 terroristes, principalement soudanais, ont été entraînés en Irak entre 1999 et 2002.
5) Selon le chef du protocole de Saddam Hussein, Haitham Rashid Wihaib, on entraînait des terroristes dans un autre camp, à 6 km au nord de Bagdad.
6) Al-Zahwiri, second de Ben Laden, a visité l'Irak en 1999.
7) Selon le lieutenant-général irakien Abdul Qader Jassim, l'Irak était le pays hôte de 4'000 terroristes lorsque la guerre en Irak a commencé.
8 ) Au nord de Bagdad (150 km - dans la zone autonome kurde), sur une surface comprenant les villages de Gulp, Dekon et Sargat, s'est étendu le plus grand camp terroriste du monde. Fruit d'une alliance entre le Jund al-Islam, d'Abu Abdallah al-Shafi'i et le groupe islamique du mollah Krekar en 2001, le réseau Ansar Al-Islam était le mouvement le plus radical d'Irak, prônant un système proche des talibans. Suite à la guerre d'Afghanistan, de nombreux talibans et membres d'Al-Quaïda ont renforcé les rangs du groupuscule, qui aurait compté plus de 700 membres. Profitant de sa proximité avec l'Iran et des largesses de Saddam Hussein, lequel menaçait de déployer ses tanks si les Kurdes attaquaient le camp; et parce qu'en ciblant ses attaques contre l'UPK, Ansar-al-Islam s'en prenait à des forces indépendantistes hostiles au pouvoir baasiste, le groupe terroriste a attaqué les villages autour de son périmètre pendant près de deux ans. Ansar Al-Islam a reçu près de 35.000 $ du Mukhabarat (les services secrets irakiens), du matériel ainsi que des fonds très importants des ONG saoudiennes, soutiens habituels du réseau Al-Quaïda (on parle de 600.000 $). Ansar-Al Islam envoyait des combattants et du soutien logistique aux rebelles Tchétchènes. Beaucoup de combattants de la mouvance se sont entraînés dans la vallée de Pankisi et sont revenus en Europe en tant que cellules dormantes. Une cellule de ce type a été mise à jour à Vénissieux (France) en 2002. Parmi les objectifs de cette cellule figurait une attaque de bombe chimique dans le métro de Paris, contre des bâtiments administratifs français et contre "au moins un grand magasin". Parmi les produits chimiques fournis par Ansar-Al-islam, certains sont portés manquant, comme le confirme un expert français anti-terroriste. Ces produits sont certainement entre les mains d'une cellule dormante, en France ou ailleurs.
9) De concert avec l'offensive généralisée contre le régime, et de ce fait évitant l'intervention des blindés irakiens en soutien à Ansar Al-Islam, les forces spéciales états-uniennes et 10.000 Peshmergas ont attaqué le camp du groupuscule lors de l'opération « Viking Hammer » (28-30 mars 2003). 259 terroristes ont été tués, un nombre inconnu capturés et maintenus en détention.
10) Al- Zawihri, adjoint de Ben Laden, est dit avoir visité le camp d'Ansar Al-Islam en 1998.
E - Sources
Publiées
Jean-Charles Brisard, Zarkaoui : Le nouveau visage d'Al-Qaida, Fayard, 2004
Stephen Hayes, The Connection, HarperCollins, 2004
Robin Moore, Hunting Down Saddam, St Martin Press, 2004
Richard Miniter, Shadow War, Regenery, 2004
Richard Miniter, Disinformation : 22 media myths that undermine the War on Terror, Regenery, 2006
Yves Roucaute, La puissance de la liberté, Presses universitaires de France, 2004
Time magazine Europe, sorti le 19 octobre 2005
Haitham Rashid Wihaib , Dans l'ombre de Saddam les révélations inimaginables de son chef du protocole, Michel Lafon, 2003
Disponibles sur internet :
Camps d'Al-Quaeda en Irak
http://extremecentre.org/?p=292
Camp de Salman Pak
http://www.globalsecurity.org/wmd/world/iraq/salman_pak.htm
Opération "Viking Hammer"
http://www.usnews.com/usnews/biz/interstitials/int.php?title=A%20firefight%20in%20the%20mountains%3A%20Operation%20Viking%20Hammer%20was%20one%20for%20the%20record%20books&pageURL=http://www.usnews.com/usnews/news/articles/041018/18excerpt.htm
Ansar-Al Islam
http://www.iraqinews.com/org_ansar_al-islam.shtml
Articles de Stephen Hayes, du "Weekly Standard"
http://www.husseinandterror.com/hayes.htm
Briefing du Hoover Institution, Stanford university
http://www.husseinandterror.com