Parole aux sages : Guy Millière

Publié le par drzz

Cette rubrique donne la parole à des intellectuels, des politiciens ou de simples citoyens qui défendent la liberté à travers le monde. Si vous voulez y écrire, n’hésitez pas en écrivant à drzz7@hotmail.com 

Guy Millière est titulaire d'un doctorat du troisième cycle en littérature, d'un autre en Sociologie culturelle et prépare un doctorat d'État en Philosophie. Enseignant-chercheur à l’Université de Paris VIII en Licence d'« Information et communication ». -- Visiting Professor à la California State University, Long Beach. -- Expert auprès de l’Union Européenne en bioéthique, biotechnologie. -- Diplômé en économie à Stanford - Conférencier pour la Banque de France. -- Enseignant à Sciences po. -- Traducteur et adaptateur en langue française pour le site DanielPipes.org. -- Éditorialiste à la Metula News Agency, Israël Magazine, FrontPage Magazine, Les Quatre Vérités, upjf.org. -- Membre du comité de rédaction d’Outre-terre, revue de géopolitique dirigée par Michel Korinman. -- Rédacteur en chef de la revue Liberalia de 1989 à 1992. -- Vice-Président de l'Institut de l'Europe libre et Directeur délégué. -- Membre du Conseil scientifique de l'Institut Turgot.
 
 

Son dernier article sur les 4 vérites Hebdo (www.les4verites.com) :

« Nous sommes dans la Quatrième Guerre mondiale», m’expliquait le penseur américain Norman Podhoretz dans son appartement de New York. Il a raison : nous sommes dans la Quatrième Guerre mondiale. Nombre de gens ne comprennent pas, continuait Podhoretz, parce que « la Troisième Guerre mondiale, nommée la “guerre froide”, s’est menée d’une manière si différente » : il y a eu un affrontement camp contre camp, mais c’est vrai que les guerres « chaudes » ont eu lieu par intermédiaires interposés. La guerre de Corée a impliqué Corée du Sud et Corée du Nord. Au Vietnam, ce fut la même chose, Nord Vietnam et Sud Vietnam.

L’opposition au Nicaragua, au Salvador, en Afrique du Sud a semblé reposer sur des mouvements de « libération nationale ». « Nous comprenions à Washington dans les années 1980 que derrière une multitude de masques, il y avait le monstre totalitaire soviétique et sa volonté d’asservir la planète entière ». À l’époque, nombre de gens ne comprenaient pas : certains soutenaient la lutte de « peuples voulant se libérer eux-mêmes », d’autres vociféraient contre un « impérialisme américain » imaginaire et se refusaient obstinément à voir un impérialisme russe, bien réel celui-là.

La Troisième Guerre mondiale s’est achevée grâce à la « doctrine Reagan » : ne pas en rester à l’endiguement, épuiser l’Union Soviétique militairement, l’invalider moralement. Sans Ronald Reagan, la « doctrine Reagan » n’aurait pu être mise en œuvre. Reagan est allé jusqu’au bout, l’Union Soviétique et son empire se sont effondrés. En parallèle, ceux qui ne comprenaient rien à rien et ceux qui avaient adopté préventivement la posture de la carpette insultaient Reagan, le traitaient de débile ou de cow-boy. J’ai traduit en français les écrits de Reagan pour ceux qui voudraient savoir ; les autres se contentent des documentaires de propagande de William Karel sur Arte.

Nous sommes dans la Quatrième Guerre mondiale, et tout se passe de la même façon. La guerre se conduit différemment et les grilles de lecture deviennent obsolètes. Il n’y a plus et il n’y aura plus de grande puissance totalitaire. Nous sommes à l’ère du réseau, de la flexibilité, de la globalisation. Le terrorisme est devenu le moyen de destruction optimal contre les sociétés ouvertes. Les contours du totalitarisme sont devenus plus flous : à côté de résidus de léninisme et de national-socialisme, son noyau dur est l’islamisme, soit sunnite (Ben Laden), soit chiite (Ahmadinejad). Des États voyous servent de bases arrières, s’enrichissent grâce au pétrole ou au chantage, amassent des armes et des explosifs, disséminent un fanatisme suicidaire. Des attentats suivent. Pour certains, l’objectif est une planète soumise à l’islam radical, pour d’autres, c’est l’anéantissement du monde civilisé. Ceux qui parlent d’apocalypse et de destruction de l’Occident ne s’en cachent pas. Ils savent qu’après s’être couchés devant l’Union Soviétique, ils feront de même devant l’islam radical, seront volontairement myopes et montreront que leur stupidité est réelle.

Si j‘étais Ben Laden ou Ahmadinejad, je me réjouirais. Je verrais que la doctrine Bush pour mener la guerre existe, mais je verrais aussi qu’il n’y a guère que deux dirigeants occidentaux, Bush et Blair, pour comprendre ce qui est en jeu. Je verrais que je peux organiser des attentats, les réaliser, les voir déjoués, mais sans risquer d’être confronté à une détermination, chez ceux que je veux détruire, de me mettre hors d’état de nuire. Je verrais que je peux m’acharner à détruire une démocratie naissante en Irak avec le consentement tacite de la majorité des Occidentaux, que je peux créer une organisation terroriste comme le Hezbollah, agresser et m’en sortir sain et sauf. Je verrais même que les pays que je veux anéantir en premier, Israël et les États-Unis sont les plus détestés dans une Europe déjà prête à tomber, comme un fruit, pourri de l’intérieur.

Nous sommes dans la Quatrième Guerre mondiale, et Ben Laden et Ahmadinejad ont de quoi se réjouir. Nous qui voulons rester libres savons que le sort de la liberté repose, précisément, sur les décisions qui se prendront aux États-Unis et en Israël. La guerre n’est pas finie. Elle ne fait sans doute que commencer.

Site officiel de Guy Millière :

http://www.guymilliere.com/

Publié dans drzz

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article
M
@RicainUS"J\\\'ai une autre approche. Prenons un kamikaze-en-formation. Donnez-lui un emploi, attendez qu\\\'il ait 2,3 enfants, qu\\\'il ait une hypothèque à payer, qu\\\'il ait le crédit de sa voiture à payer ... il ne pensera même pas une nanoseconde à s\\\'exploser au milieu d\\\'une foule de gens."C'est justement le cas des pirates-suicides du 11 septembre à New York !Beaoucoup étaient des gesn sans histoires, des ingénieurs ayant femme et enfants, parfaitement bien in-té-grés en apparence du moins. Leurs voisins de palier furent aterrés d'apprendre qui ils étaient, des gens si corrects et si polis.
Répondre
R
drzz: "Il écrit en français comme les Américains le font dans leur langue : il faut aller à l\\\'essentiel." Et, quand l\\\'essentiel est erroné ... que faut-il faire ? Millier répète la même exagération de Podhoretz ... c. à d., une fois aveugle de mes compatriotes Américains pour la "solution hi-tech" à tous les maux terroristes de ce monde. J\\\'ai une autre approche. Prenons un kamikaze-en-formation. Donnez-lui un emploi, attendez qu\\\'il ait 2,3 enfants, qu\\\'il ait une hypothèque à payer, qu\\\'il ait le crédit de sa voiture à payer ... il ne pensera même pas une nanoseconde à s\\\'exploser au milieu d\\\'une foule de gens. La problématique du Moyen-Orient a son composant économique auquel nous ne donnons pas assez d\\\'attention pour trouver une solution. Petit exemple : L\\\'industrie de confection Israélien est florissante. Pourquoi ses sociétés font fabriquer leurs vêtements en Amérique du sud quand des doigts agiles Palestiniens pourraient le faire ? Un Palestinien est plus mauvais programmateur qu\\\'un programmateur Israélien ? Un maraîcher Palestinien est moins productif que sa version Israélien ?<br /> <br /> Imaginons ce qu’on aurait pu faire si la valeur en argent de tous les armements employés durant cette mini-guerre du Liban ait servi comme investissement à un infrastructure industriel … Commençons à regarder la problématique M-O non viscéralement mais avec un peu d\\\'intuition et beaucoup de simple bon sens.
Répondre
D
Ce que j'apprécie dans les textes de M. Millière, c'est l'analyse fouillée à l'aide de mots justes, clairs et précis sans être pompant. Il écrit en français comme les Américains le font dans leur langue : il faut aller à l'essentiel. Cela rend ses livres abordables par tous et extrêmement agréables à lire. Je les recommande tous, particulièrement "le futur selon George Bush". La conclusion de ce livre est magnifique.
Répondre
D
Merci de vos commentaires à tous, merci du compliment colonel Moutarde! Inutile de préciser combien j'ai de l'estime pour le professeur Millière...
Répondre
R
Martel: "Mr Milliere énonce ses titres universitaires  , la liste impréssionnante d organismes qui font confiance en son jugement." Ces citations n'ont aucune importance, en tous cas pour moi. Sa crédibilité dépend de ce qu'il écrit. Ce qu'il écrit soulève certains réserves, car il accepte beaucoup trop facilement ce que dit Podhoretz (forcement car ces dits s'accordent avec ses propres sentiments). Je trouve son interprétation du rôle de Reagan dans l'histoire de la disparition de l'URSS quelque peu exagéré.  Dans chacun des  "grands"  de  ce monde, il y a une part de mythe et une part de la vérité. À nous de faire bien la part des choses. <br />  
Répondre